« Jeu de l’Être », une exposition personnelle d’Elisabeth Raphaël. 

02.04.24 - 14.04.24

5 RUE PAYENNE, 75003 PARIS

Née en 1958, Elisabeth Raphaël puise son inspiration entre Paris et Jérusalem. Ses œuvres sont issues des thématiques qui l'animent comme la réparation, la transmission ainsi que les lettres hébraïques et la sagesse de la tradition juive.

Il y a la matière. 

‘‘La première sensation ne peut s’exprimer qu’en alliant les contraires : force et fragilité. Force des blocs qui tiennent les livres, fragilité apparente de la porcelaine. Force du ciment qui recouvre la toile, fragilité de la toile qui supporte le ciment.’’ (*Pierre Wat, extrait de la Préface à la monographie d’Elisabeth Raphaël, Le retour au Livre, 2023)

Par l’assemblage de matériaux, tels que la porcelaine, l’acier, le textile, le ciment, ou encore le sarment de vigne, Elisabeth Raphaël tente par la sculpture ainsi que la peinture, de traduire l’impossible, l’Histoire de notre humanité, et particulièrement celle du peuple juif. La porcelaine se distingue des autres céramiques, par sa blancheur, translucidité, imperméabilité et sonorité. En choisissant ce médium de prédilection, Elisabeth Raphaël fait écho à la fragilité de l’humanité et à une Histoire marquée, blessée et écorchée mais qui subsiste. 

Dans la série des « Tikoun » qui signifie « Réparation » en hébreu, les feuilles de porcelaine gravées de lettres hébraïques sont entourées d’un voile de gaze tenu par une épingle à nourrice rouillée. La présence de la rouille témoigne des cicatrices laissées par les blessures de l’Histoire, qu’Elisabeth Raphaël s’applique à réparer à l’aide d’un tissu, que l’on pourrait assimiler à un « pansement ».  Le processus de création de l’artiste est intimement lié à son désir de réparation. Suite aux attentats meurtriers du 7 octobre 2023 en Israël, la série "Tikoun" résonne encore plus profondément. Près de 80 ans après la Shoah, la nécessité de réparation demeure fondamentale.

En récupérant des objets abandonnés et oubliés Elisabeth Raphaël leur donne une nouvelle vie. En les transformant et les intégrant dans une œuvre d’art l’artiste participe à la chaîne de la vie grâce à ses créations. Dans la série des œuvres telles que, ‘‘Pourquoi’’, ‘‘La paix’’, ‘’Israël’’, ‘‘Chant de remerciement’’, ‘‘Halleluya’’ ainsi que ‘‘Human fragility’’, Elisabeth compose des assemblages de morceaux de porcelaine gravés de lettres hébraïques avec du fer rouillé au cœur de petites boîtes en bois.

Il y a le texte biblique, la présence du Livre.

Elisabeth Raphaël travaille à partir d’un jeu de lettres hébraïques confectionné par le joaillier Gilles Trébuchet, dont la typographie est issue des manuscrits de la Mer Morte.

Le Livre occupe une place centrale au sein de l’œuvre d’Elisabeth Raphaël. Au-delà d’être simplement une source d’inspiration, l’artiste ose se confronter au texte biblique, que ce soit à travers la sculpture ou la peinture, dans le but de transmettre son interprétation du Livre. Dans les œuvres telles que ‘‘À livre ouvert’’, ‘‘Me Voici’’ et ‘‘Histoire d’amour II’’, les lettres hébraïques disparaissent permettant ainsi à l’artiste de mettre en lumière l’importance de retourner à la source, à l’origine. 

Enfin, le titre ‘‘Jeu de l’Être’’ évoque que chaque être humain possède une capacité intrinsèque à créer, à façonner sa propre réalité. Ainsi, cette exposition peut être perçue comme une invitation à explorer la liberté de choix et de création qui réside en chacun de nous, soulignant l’importance du libre arbitre dans la construction de notre vie. 

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DANIELA BUSARELLO, A RETROSPECTIVE, 09.11.23 - 11.12.23, LONDRES