LIN WENJIE


Lin Wenjie vit et travaille à Rouen. Elle est née en 1986 à Canton, en Chine. Après l’obtention de son diplôme aux Beaux-Arts de Pékin en 2010, où elle étudie dans l’atelier de Liu Xiaodong, elle décide de rejoindre la France pour compléter sa formation artistique. Elle obtient le DNSEP à l’ESADHaR de Rouen en 2016.

Ses réflexions en peinture ont été largement guidées par son arrivée en France. Elle se heurte cependant à son arrivée à la marginalité de la pratique de la peinture dans l’art contemporain occidental, dont l’apprentissage n’était pas de mise aux Beaux-Arts de Rouen. Elle découvre la primauté de l'a “créativité innée” de l’artiste, au détriment de la technique, jugée parfois démodée.

Wenjie ne se laisse pas destabiliser et ouvre sa vision à ces nouveaux champs de l’art contemporain. En parallèle de ces études, l’artiste conserve sa pratique de la peinture, ce qui lui permet de développer plus amplement sa technique et sa vision du monde.

Lin Wenjie a participé deux fois à la foire Asia Now!, aux côtés de la galerie La La Lande, et a également bénéficié d’une exposition personnelle au Musée de l’Hôtel-Dieu de Mantes-la-Jolie, où elle a effectué une résidence de trois an, achevée en 202.

“Lin Wenjie est née à Canton en 1986. Bref, sur les marges de la Chine et à une époque où le pays s’ouvrait à de nouvelles cultures urbaines.

Et puis, il y eut son choix d’une carrière de peintre commencée à la prestigieuse Académie des Beaux-Arts de Pékin. Un rituel d’adoubement en quelque sorte, l’une des meilleures et plus complètes formations au monde aussi. Les plus grands artistes continuent d’y enseigner comme Liu Xiaodong dont la peinture n’est pas étrangère à celle de Lin Wenjie. Il fut l’un des tous premiers à s’affranchir dans la Chine post-maoïste du « réalisme-socialiste » en art. Nombre de critiques d’art comme Lü Peng y ont vu une forme de « néo- réalisme » proche d’un Lucian Freud, au Royaume-Uni ou d’un Eric Fischl aux Etats-Unis.

Bien sûr, l’on pourrait continuer à multiplier les références et voir à travers cette peinture des résonances qui dépassent et de loin la Chine ou des courants d’emprunts américains comme le « simulationnisme » ou le « bad painting ». Et cela serait assez vain car il existe bien une singularité dans la touche et la très grande diversité chromatique caractérisant les tableaux de Lin Wenjie. Ce sont souvent des couleurs chaudes pour des scènes de la vie quotidienne - terrasses de café, jeux de toutes sortes, plage - que croque l’artiste sur le vif, et notamment en France à la faveur de son séjour à Rouen. Même les univers plus sombres comme ceux rassemblant des spectateurs d’un théâtre, tous peints de dos, ou encore ceux d’un musée, tous peints de face, semblent être pris par une énergie silencieuse. Lin Wenjie transforme l’espace de ses tableaux en espaces de recueillement.

C’est une peinture qui a bien plus à faire avec le cinéma de son temps qu’avec l’œuvre mélancolique d’un David Hockney, par exemple.”

Texte d’Emmanuel Lincot

OEUVRES

Précédent
Précédent

ZOE & JOSEPH ROTTENBACHER